Bernard Cabut est l’exemple vivant d’un engagement sur le long terme. Dans les années 1990, il découvre Frères des Hommes, une rencontre qui va l’amener en Afrique. Vingt ans plus tard, il renouvèle cet engagement en devenant tuteur pour la Pépinière.
Son engagement remonte aux années 1990 lorsqu’avec sa femme, ils décident de répondre à une annonce qui paraît avoir été publiée pour eux : « Frères des Hommes recherche pour le Rwanda un couple infirmière-menuisier avec enfants ».
Bernard et sa femme décollent vers le pays avec leurs deux enfants encore petits et passent les trois années suivantes en tant que volontaires pour participer à une mission en partenariat avec l’ONG Duhamic-Adri. Bernard est chargé du suivi d’un projet en menuiserie qui est déjà en place et qu’il est censé rendre viable par les menuisiers rwandais. Il se souvient que le cadre social avait déjà été troublé et que la situation était précaire notamment en ville : un couvre-feu avait été établi et des personnes commençaient à disparaître. Bernard et sa famille ont d’ailleurs failli être rapatriés mais finalement ils ont préféré rester pour mener leur travail à bien. « Dans les collines, où on habitait, c’était plus sécurisé et on a pu rester faire notre travail tranquillement » explique-t-il.
C’est au Rwanda que Bernard apprend le travail aux champs car lui et sa femme possédaient un terrain pour cultiver des légumes et élever des animaux : des cochons, des poules, des lapins etc. Le couple réussit à recouper une petite oasis de sérénité qu’il quittera juste un an avant le génocide du 1994 et qui sera détruite. D’après ce que Bernard a pu constater pendant son séjour la guerre fut « moins une histoire d’ethnie que de pouvoir ». « Jusqu’à ce moment-là on n’avait jamais entendu parler d’Hutu, de Tutsi etc. Nous travaillions avec les trois ethnies majoritaires sans soucis » dit-il.
Malgré le néfaste scénario qui a suivi son départ, le Rwanda et l’Afrique de manière générale représentent un vrai coup de cœur. La famille Cabut rentre en France avec plein de beaux souvenirs, et deux nouveaux membres dans la famille : deux enfants rwandais adoptés par le couple qui soudèrent à jamais leur lien avec ce pays. Une fois rentré, Bernard, sa femme et leurs quatre enfants (auxquels s’ajoutera bientôt un cinquième) partent s’installer en campagne, en Haute-Loire, car le lieu rappelle à Bernard ses chères collines rwandaises. Les mélodies africaines aussi continuent de l’accompagner à travers les notes de « l’afrobeat » : un mélange entre rythme subsaharien, jazz et engagement politique dont Bernard est fan.
Après des années pendant lesquelles il n’a cessé de suivre la vie de Frères des Hommes mais à distance, Bernard revient en 2014 pour rejoindre l’équipe Pépinière de Paris et le Conseil d’administration de Frères des Hommes. Il est persuadé que la solidarité Internationale est plus un mode de vie qu’une approche théorique. Selon lui, « il faut d’abord la pratiquer ». En ce moment Bernard accompagne Bastien Fillon, qui se mobilise avec quatre amis pour les droits de travailleurs au Sri Lanka en partenariat avec un syndicat sur place. Dans son travail d’accompagnement, dans celui-ci comme dans ceux précédents, Bernard est toujours animé par la même énergie : celle de la solidarité avec des Hommes et des Femmes en action !