Comme un laboratoire du collectif

En réunissant tous les acteurs qui font vivre la Pépinière de la Solidarité Internationale, les Journées AVEC [1] 2019 ont été un événement clé et ce pour une raison fondamentale : le collectif est plus que jamais au centre du dispositif.

C’est là que se situe sa force : alors que le mot "collectif" est galvaudé, dénaturé, utilisé partout et par n’importe qui, le fonctionnement de la Pépinière repose entièrement dessus et les journées AVEC qui ont eu lieu à Paris en 2019 en sont l’illustration : « Cela permet à tous les membres de la Pépinière de se rencontrer, d’échanger, et de s’interroger sur leur rôle, aussi bien en tant qu’individu qu’en tant que membre d’un collectif » commente Thibault Simonet, membre du conseil d’administration de Frères des Hommes.

Vases communicants

Le déroulement des journées AVEC 2019 illustre cette approche expérimentale : tout d’abord, les partenaires à l’étranger se réunissent entre eux pour parler "bonnes pratiques", partager l’expérience de ceux qui ont déjà accueilli des Pépins, recenser les points à améliorer. Le lendemain, interviennent sur cette première base les tuteurs-bénévoles de la Pépinière, qui vont proposer avec les partenaires des pistes pour que le projet du Pépin soit le plus co-construit possible. Le système de vase communicant se poursuit puisque les administrateurs et les salariés de Frères des Hommes et les Pépins se joignent au débat, pour essayer de comprendre comment chacun, à son niveau, peut contribuer à la transformation sociale. Comme un retour à l’opérationnel, le dernier jour de ces Journées, Pépin, tuteurs-bénévoles et partenaires à l’étranger posent ensemble les fondations des futurs projets des Pépins.

Aux antipodes de la verticalité

Cette approche nous amène aux antipodes de la verticalité : ceux qui font vivre la Pépinière de la Solidarité Internationale sont donc aussi ceux qui lui donnent une direction et un sens, et ce sens, c’est de considérer que chaque acteur, qu’il soit Pépin, tuteurs-bénévoles partenaire à l’étranger, ou encore un collectif de personnes en situation de vulnérabilité, participe au changement : « C’est la reconnaissance que tout individu a un pouvoir d’agir qui est au cœur de la Pépinière. Ce n’est pas parce que tu as été à l’université que ton pouvoir d’agir est supérieur à celui d’un paysan qui a une connaissance de la terre, une connaissance de la vie dans son territoire et qui est capable de promouvoir des initiatives. Cette reconnaissance de leur pouvoir d’agir est un élément fondamental de notre approche » résume Yves Altazin, le directeur de Frères des Hommes. « J’ai le sentiment de contribuer à quelque chose d’essentiel. Quel que soit leur parcours, leur situation, chaque personne de ce dispositif est un rouage du changement que nous construisons » complète Louise Nimier, bénévole et tutrice au sein de l’équipe de Paris. « En rejoignant la Pépinière, on devient tous acteurs d’un changement, au moins personnel et intérieur, et cela va s’essaimer autour de nous » rajoute Éléonore, également membre de l’équipe de Paris. Le projet n’est donc pas une fin en soi, mais plutôt une opportunité de réfléchir sur la portée de son engagement ainsi que sur la force du collectif : « S’investir au sein de la Pépinière, c’est une opportunité pour faire évoluer ses représentations. Cela passe par le projet du Pépin bien évidemment, mais aussi par la continuité de l’engagement au retour qui est amorcée par l’expérience marquante qu’il ou elle aura vécu » conclut Thibault Simonet.

[1Accompagner la Volonté d’Engagement Citoyen

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