« La solidarité internationale, c’est un peu la base »

Investie dans des associations depuis longtemps, et après un volontariat au Pérou, Elodie se remet en route avec deux de ses amies en direction de l’Inde avec un projet autour de la défense du droit des femmes.

Est-ce que tu peux te présenter ? Ton parcours ?

Je m’appelle Elodie Carl, je viens de Blois en Loir-et-Cher. J’ai 27 ans et une formation en communication. Tout au long de mon parcours, je me suis impliquée dans le milieu associatif de manière bénévole. Au quotidien j’essaie de m’investir aussi dans des associations en lien avec la solidarité internationale, à petite échelle. Là par exemple je travaille avec des migrants albanais à Lyon. J’aime beaucoup les échanges avec les autres, c’est un peu la base de mes projets, que ce soit de manière pro ou pas.

Tu as déjà une expérience en solidarité internationale. Tu peux nous raconter ?

C’était avec CENCA, une association partenaire de Frères des Hommes à Lima au Pérou. Nous travaillions en partie autour de l’intégration des femmes dans la société et la libération de leur parole après des violences. Leurs actions m’ont vraiment intéressé et amené à réfléchir. En tant que communicant notre rôle c’était de laisser la parole aux gens et donner les outils pour que chacun puissent s’exprimer sur les sujets sur lesquels ils avaient été censurés pendant des années de dictature, ou même des sujets du quotidien de la société.

Pourquoi repartir ?

Je suis à un âge où je peux aussi facilement me libérer donc c’était pour moi une manière d’apporter un petit quelque chose quelque part, de contribuer. Et en même temps pour moi c’était une expérience enrichissante de toute façon. Le Pérou c’était super, je voulais repartir dans un objectif de solidarité internationale, mais pas dans n’importe quelle structure. Je me suis rendue compte qu’il était compliqué de rencontrer une structure qui partage vraiment mes valeurs, dans laquelle je peux avoir une réelle confiance et qui travaillait autour d’échanges humains et sociaux qui me correspondaient. Et c’était le cas pour Frères des Hommes, je partage intégralement leurs valeurs et j’ai une confiance absolue. Peut-être aussi parce que d’une certaine manière j’ai été formée par le côté service civique que j’ai fait au Pérou avec eux.

Pour toi c’est quoi la solidarité internationale ?

Pour moi la solidarité internationale c’est très large parce que tout le monde peut la pratiquer à son échelle. Je pense que c’est surtout une entraide collective qui nous sert à avancer dans la société, sur notre vision du monde et sur le respect mutuel. Peu importe que ce soit dans le monde du travail, que ce soit l’égalité hommes/femmes, pour moi la solidarité internationale c’est un peu la base. C’est quelque chose de très large que tu peux retrouver humainement dans chaque personne.

Parle-nous un peu de ton projet !

J’ai toujours été intéressée par la défense des droits des femmes. Pas tant par le fait qu’elles aient été victimes, mais plus pour l’aspect d’intégration, que nous ayons tous notre place dans la société, c’est cette notion de pouvoir être reconnue… Je sais qu’au Pérou il y avait tout un dynamique autour du travail d’émancipation, pour se sentir libre et prendre son destin en mains, pour moi c’est un peu la base de la liberté. J’ai embarqué mes copines Hélène et Julie, qui sont en train de faire un tour du monde et qui montent ce projet avec moi.
Ça va ressembler à de l’art thérapie ; l’expression via de la peinture, du modelage autour de la place des femmes dans la société, au sein de la famille. On n’a aucune formation mais en même temps c’est un sujet qui nous tient à cœur et on se dit que la pépinière c’est aussi ça, prendre notre temps et pouvoir le mettre à profit de quelqu’un.
Avec tous les scandales qu’il y a en ce moment, c’était pas prévu mais c’est devenu un sujet d’actualité, je ne sais pas si c’est très positif mais bon… C’est un sujet qui m’a toujours tenu à cœur, je trouve qu’il y a énormément de choses à faire.

Quelle relation avez-vous avec votre tuteur ?

Notre tuteur c’est Bruno Durand. On échange par téléphone ou skype au moins une fois par semaine. Puis on essaye vraiment de travailler tous les 4 en coordination. Avec Hélène et Julie on échange sur le contenu de nos actions, la manière dont on avance, et lui il va nous dire avec un peu de recul comment il voit les choses. C’est un réel complément à nos échanges avec Fedina, l’association locale à Bangalore. Ça nous permet d’adapter au mieux le projet aux réalités du terrain.

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