Nouvelle recrue de la Pépinière, Eléonore Brenot a choisi de s’engager comme tutrice auprès de pépins : un premier pas dans la solidarité internationale placé sous le signe de l’ouverture aux autres. Elle nous en parle.
Est-ce que tu peux nous parler de ton parcours ?
J’ai 36 ans. Je viens de Bordeaux, où j’ai fait une partie de mes études de droit. Je suis montée à Paris pour terminer mes études et faire un master en anthropologie juridique, focalisé sur les études africaines. Ce qui était intéressant dans ce master, c’est le rapport à l’autre et donc le rapport aux différences, ce que l’on retrouve pas mal dans la démarche du tutorat. Dans le cadre de ce master, j’ai fait une enquête de terrain où je me suis concentrée sur la résolution de conflits au Mali. Puis j’ai étudié les différentes sortes de médiations qui existent. De là, je me suis spécialisée dans des modes de règlements de conflits à destination des entreprises, ce qui m’a amené à vivre en Suède. Je suis rentrée en France en 2012. Depuis quelques mois, je prends un peu de temps pour moi. Le tutorat m’a intéressé parce que ça m’évoquait cette posture très réfléchie qu’essaye de véhiculer la pépinière, de s’éveiller à quelque chose de différent.
Qu’est-ce que ça veut dire pour toi de t’engager en tant que tutrice, qu’est-ce que tu espères en tirer ?
J’aime l’idée d’accompagner, d’échanger et de participer à développer des projets parce que je pense que ça amène toujours quelque part. Au travers de l’échange, il y a énormément de choses qui se passent. Je ne suis pas experte, mais je pense que les problématiques qui sont soulevées comme l’agroécologie sont actuelles et importantes. Je sais que les échanges vont être intéressants, et j’espère que ça va aussi permettre au pépin d’éclairer ses propres intentions, ses motivations et l’aider à avancer.
Est-ce que tu as déjà eu des expériences dans la solidarité internationale ?
Au Mali, en parallèle de ma recherche de terrain, j’ai travaillé un petit peu avec une association humanitaire qui travaille là-bas depuis longtemps. Ils menaient essentiellement des programmes de sensibilisation sanitaire, on a fait des interventions dans des écoles sur la région. Sinon je n’ai pas particulièrement fait d’autre bénévolat. Le tutorat sera donc ma première vraie expérience dans la solidarité internationale.
Est-ce que tu aurais une définition personnelle de la solidarité internationale ?
Ça n’est pas facile à définir. J’ai l’impression que le monde est très connecté, du fait des migrations, donc le sens du terme est en train de changer. La solidarité internationale devient la solidarité tout court. L’international est devant nos portes. Ce terme était plus adapté auparavant car il y avait beaucoup plus de cloisonnement que maintenant.